La Naissance de l'Ostéopathie aux États Unis

Le 22 juin 1874, après des années d’expériences et de recherche, Andrew Taylor STILL, médecin américain né à Jonesville – Virginie, rompt définitivement avec la médecine américaine de son époque qui n’a jamais vraiment répondu à ses espérances. Il a en effet perdu 3 de ses enfants ainsi que sa première femme, de méningite cérébro-spinale, sans que ses connaissances puissent lui permettre de soigner ses proches. Ce jour-là, il dira : « je lance au vent la bannière de l’ostéopathie ! ».

Andrew Taylor STILL, homme curieux et éclectique, jeta alors les bases d’une manière différente de soigner et reposant sur l’unité de l’être humain, ses capacités d’autorégulation (son homéostasie), les relations entre la structure et la fonction, l’importance de la bonne circulation des fluides.

En 1892, il crée, non sans mal, l’American School of Osteopathy (ASO), à Kirksville, dans le Missouri. Il s’agit du premier collège d’ostéopathie au monde. Les étudiants qui y sont formés reçoivent le titre de D.O. graduate (docteur en ostéopathie) et non pas de M.D. (docteur en médecine). En effet, STILL tenait, dès le départ, à faire la différence entre deux activités professionnelles complémentaires mais différentes.

A.T. STILL a publié 4 ouvrages référence, qui définissent les bases et posent les principes de l’art ostéopathique [1].

William Garner SUTHERLAND, étudiant à Kirksville à la fin du XIX° siècle, fut frappé par l’agencement des sutures des os du crâne. Il y voyait une forme d’articulations, « biseautées comme les ouïes d’un poisson », lui évoquant une structure mobile. Il effectue des recherches avec les moyens de l’époque et qui s’avèrent concluantes.

En 1939, il publie le résultat de ses recherches dans un ouvrage intitulé « The cranial bowl » (La boule crânienne), diversement accueilli.

Un de ses élèves, Harold MAGOUN, poursuivit son œuvre et publia en 1951 le livre « Osteopathy in the cranial field » (Ostéopathie dans le champ crânien), qui reste encore aujourd’hui l’ouvrage de référence de l’ostéopathie crânienne.

Référence : 

[1] A.T Still : « Autobiographie », 1897, « Philosophie de l’Ostéopathie », 1899, « Philosophie et principes mécaniques de l’ostéopathie », 1902, « Recherche et pratique », 1910.

https://www.osteopathe-syndicat.fr/histoire-de-l-osteopathie#_ftnref1

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Andrew Taylor Still

L'Ostéopathie arrive en Europe

Le britannique John Martin LITTLEJOHN, vivement intéressé par cette nouvelle thérapeutique, reçoit l’enseignement direct de STILL à partir de 1897. De caractère fort, il s’oppose assez rapidement avec ce dernier et fonde d’abord une école d’ostéopathie à Chicago en 1900.

Désireux de rentrer en Europe et avec l’accord de STILL, il crée la British School of Osteopathy (BSO) à Londres en 1917.

Paul GENY, formé à l’ostéopathie à la British School of Osteopathy, ouvre la première École Française d’Ostéopathie (EFO), à Paris en 1957, avec l’aide de Thomas G. DUMMER, un ostéopathe anglais. Le même enseignement est accordé aux médecins et aux kinésithérapeutes, ce qui va agacer le Conseil de l’Ordre des médecins français. En 1960, l’Ordre National des Médecins obtient des Pouvoirs Publics la fermeture de l’École Française d’Ostéopathie, qui se voit obligée de s’expatrier en Angleterre à Maidstone, dans le Kent. Elle délivre alors un diplôme non reconnu par les instances ostéopathiques en Grande-Bretagne.

Paul GENY finira par créer en 1970 avec John WHERNAM, ostéopathe anglais, lEcole Européenne d’Ostéopathie (EEO) à Maidstone.

Philippe VETH, un des trois ostéopathes du Cabinet d’ostéopathie de la Dhuy, a effectué une partie de ses études dans cette école anglaise de Maidstone, et a eu l’honneur de recevoir une partie de son enseignement de John WERNHAM en personne.

En mars 2002, les lois Couchner posent en France les premières bases de la reconnaissance de la profession, entérinées par les décrets d’application en mars 2007. Une nouvelle réglementation permet en 2014, de définir plus complètement les contours de la formation ostéopathique, en doublant quasiment le volume horaire des études, se rapprochant des standards voulus par l’OMS.

L’ostéopathie est aujourd’hui totalement officielle et reconnue.